Suite de notre périple tibétain. La région de Linzhi, dans le sud-est du Tibet, plus connue sous le nom de "paradis sur terre", abrite une ethnie appelée "Luoba". Autrefois, les "Luoba" subsistaient dans les forêts grâce à la chasse et à la cueillette. Et s'ils parlent leur propre langue, celle-ci n'existe qu'à l'état oral. Nous partons maintenant à la découverte des "Luoba" d'aujourd'hui.

Voici une famille de Luobas dans leur maison en bois. L'épouse nous apprend que son mari est parti il y a 5 jours à la cueillette. Il est allé chercher ce que l'on appelle poétiquement en médecine chinoise "des insectes d'hiver et des herbes d'été". Ces ingrédients pharmaceutiques sont rares et précieux. Leur prix peut atteindre plus de 40 mille yuan le kilo, soit environ 5 mille dollars américains. En effet, à cause de leur rareté, on ne peut les trouver que dans les régions de 3000 à 4500 mètres d'altitude. Le revenu annuel de la famille peut ainsi atteindre 8 mille yuan, ou un millier de dollars américains, par an, tirés principalement de la vente de ces ingrédients et de celle de produits laitiers.

Ensuite, nous nous rendons dans un petit village où nous rencontrons Dani, qui y possède un magasin. Par Dani, nous apprenons que le village s'appelle Qionglin et que les villagois sont tous des Luobas. Dani a ouvert cette boutique l'année dernière. Avec elle, il peut gagner plus de 10 mille yuans par an, soit environ 1300 dollars américains, ce qui lui permet d'avoir une vie plus aisée.

Dani, villageois

"Nous étions très pauvres dans le passé. Nous n'avions qu'une marmite et un bol à la maison. Nous habitions dans une cabane en bois sur la montagne. Maintenant nous avons construit des maisons et rien ne manque. "

Dani nous a ensuite montré les outils traditionnels de sa vie de tous les jours : un couteau pour couper les bambous, un arc, un chapeau en poil d'ours noir et une cape faite avec la gueule de l'ours.

Un des cadres du village, Daneng, nous retrace l'histoire de la bourgade. Environ 900 Luobas vivent dans la région. Avec l'aide du gouvernement, ils se sont sédentarisés et se sont installés au pied de cette montagne. Ils ont bâti leur propres maisons et y cultivent leurs champs. En outre, le gouvernement a adopté une politique préférentielle pour les étudiants Luobas.

Daneng, cadre

"Quand nos enfants participent au concours national d'entrée à l'université, ils se voient donner 20 points."

Bien que la plupart des Luobas aient abandonné leur vie de chasseur, ils ont encore gardé leur coutumes et leurs traditions.

Cette fille Luoba, âgée de 21 ans, est en train de revêtir les vêtements caractéristiques de son clan. Avec plus de 15 kilos d'ornements, comme des coquillages, des monnaies d'argent, des chaînes en fer et des gongs, il lui a fallu une vingtaine de minutes pour s'habiller. Chacun de ces ornements se transmet dans sa famille depuis plusieurs générations.