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600ème anniversaire des voyages de Zheng He
Activités de commémoration
La Flotte de l´amiral Zheng  
cctv.com 05-07-08 17:49 

Notre histoire océanographique ne serait pas complète sans mentionner les contributions apportées par les Chinois à l'exploration maritime. Ces apports ne sont pas aussi connues que ceux qu'ils ont faits dans les domaines scientifiques et technologiques, les Chinois n'en se distinguaient pas moins par la construction de la plus grande flotte à la conquête de l'océan.

Les annales de la navigation maritime chinoise de la première époque sont sommaires (et donc mal connus). Cependant, l'une de leurs premières prouesses était l'invention de la boussole magnétique. Le premier compte rendu crédible concernant la connaissance des Chinois du magnétisme remonte à l'an 240 av.J-C. Mais des spécialistes ont indiqué que déjà sous la dynastie des Shang (1766 ?-1123 ? av. J-C), les maisons construites en Chine étaient alignées sur le nord magnétique, montrant que les Chinois pourraient appliquer le magnétisme plus tôt.

Voici un paragraphe de l'introduction sur Les plus importants Evénements du Millénaire publié dans le « Time » :

Ce n'est qu'un aimant flottant dans un bol d'eau, mais sans le compas nautique, les grands voyages de découverte du Millénaire n'auraient jamais pu s'effectuer. La boussole, utilisée d'abord dans le feng shui (le système taoïste de géomancie), est apparue en Chine au 4ème siècle av. J-C. Elle était constituée au début par un aimant en forme de baguette, remplacée plus tard par un barreau de fer et enfin par une aiguille aimantée, qui a vu le jour au 6ème siècle ap. J-C. Mais la première mention de la boussole de navigation était faite en 1117 dans le livre de Zhu Yu « P'ingchow Table Talk » : « Par un temps sombre, les marins regardent l'aiguille indiquant le sud. » Cet instrument a été introduit en Europe aux environs de 1190, sûrement en provenance de la Chine. (On connaissait alors si mal sa force que le capitaine interdisait son équipage de manger l'oignon à bord, car il croyait que ce légume pouvait troubler le magnétisme.) Pour les marins méditerranéens, qui naviguaient souvent difficilement par le temps assombri, cet outil signifie la libération. Il fallait attendre 15ème siècle pour que les Européens eussent été prêts de s'aventurer dans la conquête de l'autre côté de la mer qui leur était familière.

Le livre mentionnant si clairement la boussole paraît être écrit par Shen Kua (1034-1094), qui y décrivait « le frottement d'un aimant contre une aiguille » et « celle-ci qui, mise sur la surface de l'eau, indique automatiquement le sud. » Son ouvrage traite encore de la prise de conscience de la déviation du magnétisme, et de la différence entre la direction originelle (le sud pour l'hémisphère sud et le nord pour l'hémisphère nord) et la direction réelle.

La boussole de navigation maritime est sérieusement consignée pour la première fois, peu après l'écrit de Kua, dans un livre rédigé vers 1125. Bien que l'ouvrage européen mentionnait en 1190 la connaissance de la boussole (dans un poème français), les Européens ont compris parfaitement, environ 4 cents ans plus tard, soit au 15ème siècle, tous les principes de navigation à la boussole magnétique. Leur compas primitif ne comprenait rien qu'une aiguille aimantée flottant dans un bol d'eau et un outil de positionnement. Mais cela marchait !

La navigation maritime chinoise fut mise sur pied vers la fin de la dynastie des Song (960-1279). Des objets artisanaux, en particulier des porcelaines, et des découvertes archéologiques, notamment trouvées dans le naufrage, démontrent la présence des liens maritimes dans l'Asie du Sud-Est à l'époque. Un schéma de voies du commerce littoral chinois indique la prospérité des échanges aux environs de la côte orientale de la Chine, qui s'étendaient, au nord, jusqu'à la Corée et le Japon et, au sud, jusqu'à l'Australie.

Sous la dynastie des Ming (1368-1644), l'industrie de construction navale fut bien développée dans la province méridionale du Fujian. L'empereur Wan Shengzi des Ming fit bâtir le port Gangtan, le plus grand des ports maritimes de l'époque. L'empereur s'illustrait pour sa politique commerciale d'ouverture sur les pays étrangers. Ses efforts pour la promotion du commerce extérieur était considéré comme le plus grand exploit qu'il a fait de son vivant. Un monument a été érigé dans ce port à sa mémoire.

D'autres grands ports maritimes, dont certains remonteraient à la dynastie des Hans (206 av.J-C - 220 ap. J-C), étaient entre autres Quanzhou, Ningbo et Fuzhou. Marco Polo a décrit Quanzhou en ces termes :

« ... une grande affluence de bateaux et de marchandises... Quant au navire à épices, qui part à destination d'Alexandria ou d'ailleurs pour charger le poivre à exporter vers Christendom, Zaiton (le nom de Quanzhou alors) en est accosté par une centaine. On doit savoir qu'il est l'un des deux ports connus dans le monde pour le plus gros volume d'écoulement de marchandises. »

Le grand voyageur Ibn Abdullah s'est répandu en éloges sur les porcelaines trouvées dans ces ports :

« Aucune grande ville dans le reste du monde ne peut égaler l'un d'entre eux quant à leur prospérité commerciale. Mais le plus grand des marchés est celui de porcelaine. Des marchands transportent les porcelaines du lieu producteur aux diverses provinces chinoises, et aussi en Inde et au Yémen... Les Chinois exportent des porcelaines vers l'Inde et d'autres pays, et même vers mon pays natal le Maroc. Ces céramiques sont vraiment les meilleures du monde. »

Mais le plus beau fleuron dans les prouesses maritimes des Chinois est symbolisé par le récit extraordinaire de l'amiral Zheng He (Tcheng Ho).

Durant sa carrière de 28 ans, l'amiral Zheng a visité 37 pays, gagné la corne de l'Afrique en Atlantique et a commandé une flotte dont les membres d'équipage ont dépassé numériquement le total de toute l'Europe. Entre 1405 et 1433, au moins 317 bateaux et 37 000 marins étaient placés sous son commandement. Le vaisseau amiral de sa flotte était un bâtiment de 9 mâts, long de 440 pieds, soit 1,5 fois plus long qu'un terrain de football. Pendant la navigation, Sanbao a tracé une série de 24 cartes dont l'exactitude était admirable. Le voyage a enregistré un bon nombre des inventions importantes : le gouvernail central, compartiment étanche et plusieurs sortes de voiles.

Chose la plus importante peut-être, son voyage démontrait la puissance de la civilisation chinoise et a noué de nombreux liens importants entre la Chine et d'autres nations.

Ce qui rend bien remarquable sa carrière, c'est que Zheng a eu tout au long de sa vie un parcours hors du commun. Né en 1371 dans une famille pauvre musulmane dans le sud-ouest de la Chine, il fut capturé dans sa jeunesse par une troupe chinoise et castré ensuite comme la plupart des prisonniers de l'époque. Malgré son malheur, Zheng se consacrait à ses études, en apprenant plusieurs langues et la philosophie. A l'âge de dix ans, il fut engagé par un prince, qui détrôna plus tard l'empereur et nomma en récompense Zheng commandant de sa flotte.

L'amiral Zheng fut décédé en 1433 à l'âge de 60 ans au cours d'un voyage de retour de l'Afrique. Bien que ses prouesses soient peu connues en Occident (qui fait peut-être un éloge exagéré de Christophe Colomb), il a été statufié pour sa mémoire, au moins dans six monastères.

Peu après la mort de Zheng, des changements politiques en Chine ont minimisé l'importance de la marine, qui a décliné depuis lors.

Les Chinois contemporains s'efforcent d'améliorer leur marine et leur capacité océanographique, qui se montrent prometteuses. Leur renforcement des échanges avec les scientifiques occidentaux, notamment sur le plan de l'environnement de la Mer du Sud de la Chine et du fleuve Yangtsé soulèverait un nouvel essor de navigation maritime dans ce pays le plus peuplé du monde.(Le Quotidien du Peuple)

Rédacteur: Baiyun  Origine:

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