On a beaucoup parlé en Chine ces derniers jours de la volonté du gouvernement chinois d'instaurer une "société harmonieuse". Notre reporter Liu Fang a rencontré jeudi l'ambassadeur en Chine de la délégation de la Commission européenne, Serge Abou. Monsieur Abou a partagé avec elle sa vision du concept chinois de "société harmonieuse". Il en a profité pour livrer quelques commentaires sur le projet de loi relatif à l'impôt sur les sociétés.

Serge Abou, ambassadeur

Délégation de la Commission européenne

"En tout cas, rien ne me choque dans cette décision. Le fait que les entreprises étrangères, y inclus les entreprises européennes, qui ont bénéficié pendant assez longtemps d'un traitement, disons, un peu privilégié par rapport à leurs collègues chinoises, correspondait à un état de développement de la Chine qui faisait qu'il y avait réellement des coûts supplémentaires à affronter, du fait par exemple de manque d'infrastructures, du fait de manque de main-d'oeuvre qualifiée, du fait de réglementation qui n'était pas très en ligne avec les réglementations internationales. Je crois très honnêtement qu'il est aujourd'hui plus facile de travailler en Chine pour des entreprises étrangères."

Le concept de société harmonieuse rappelle à l'ambassadeur européen un concept qui lui est familier.

Serge Abou, ambassadeur

Délégation de la Commission européenne

"Nous développons un concept un peu paralèlle qui est ce qu'on appelle le développement soutenable. La croissance, c'est très bien, mais les fruits de la croissance doivent être harmonieusement répartis, sinon c'est un ferment de désordre. S'il y a des régions ou des classes sociales qui restent à l'écard de la croissance, c'est exactement le contraire de l'harmonie, et c'est même dommageable, à la fin, pour le processus de développement économique. "

Liu Fang, CCTV.