Véhicules particuliers en Chine
cctv.com 07-05-04 12:00 

Depuis la fin des années 70, la Chine affiche une impressionnante croissance économique d'une moyenne de près de 10% par an. Durant les 2 dernières décennies, l'augmentation de la demande de transport a été plus rapide que celle du PIB. Pour satisfaire cette demande de mobilité, les autorités chinoises ont fait le choix de développer le transport routier. Cette décision a été motivée par la volonté de construire une industrie automobile forte qui constituerait un pilier de l'économie du pays.

En 1990, on recensait 5,5 millions de véhicules dans le pays. En 1995, 10,4 millions d'unités étaient en circulation. Après 1997, les véhicules passagers sont devenus plus nombreux que les véhicules de marchandises, et en 2000, la Chine comptait plus de 16 millions de véhicules. La stratégie du gouvernement chinois reçoit l'écho favorable de la population, dont la partie la plus aisée commence à devenir propriétaire d'un véhicule. Les véhicules particuliers représentent la plus grande part de la croissance du parc automobile. Selon un rapport du Bureau d'Etat des Statistiques, fin 2006, la Chine abritait près de 29 millions de véhicules privés, soit 23,7% de plus par rapport à l'année précédente, tandis qu'un total de plus de 7 millions de véhicules ont été vendus en 2006, soit une hausse de 25%, la Chine est devenue ainsi le 2e plus grand marché du monde, dépassant le Japon. La région du Delta du fleuve Yangtzé a connu une plus grande croissance en terme de développement des véhicules particuliers au cours de la dernière année.

Cho Jai-il, directeur

Département du contrôle de processus, Beijing Hyundai Motor

"En général, l'industrie automobile chinoise est optimiste quant à sa prospérité. Comme vous le savez, le marché chinois a connu une forte croissance. 5,7 millions de véhicules ont été vendus en 2005, et ce chiffre est passé à 7,2 millions en 2006. Certains croient qu'il y a un développement surchauffé, mais d'après moi, le secteur automobile chinois se développe de manière saine. En 2006, le profit des entreprises automobiles chinoises a connu une forte croissance par rapport à 2005. D'ici 5 ans, avec une vente de 10 millions de véhicules, le marché chinois pourrait devenir le 2e plus grand au monde, devant le Japon. En Chine, le développement du transport individuel motorisé est principalement propulsé par la forte croissance économique du pays."

Mais, à l'heure actuelle, la densité automobile est de moins de 30 véhicules pour 1 000 habitants dans le pays. Ce taux est très faible comparé au niveau moyen mondial, qui est de 120 véhicules pour 1 000 habitants, ainsi qu'à ceux des pays développés. Ce chiffre atteint 778 aux Etats-Unis, 577 en Allemagne, 574 au Japon et 255 en Corée du Sud. Selon une enquête, il y aura, en 2010, plus de 36 millions de véhicules privés en circulation dans le pays, 80 millions en 2015, et 176 millions en 2020.

Nombre de véhicules particuliers pour 1 000 habitants (2006)

Etats-Unis 787

Allemagne 577

France 574

Japon 573

Corée du Sud 255

Chine 29

Inde 8

Le choix pour le développement du transport automobile dans le pays fut amorcé dans les années 1980. Au début de cette décennie, l'achat et l'utilisation de véhicules particuliers était interdite. Seules les voitures de fonction pour les cadres étaient autorisées. La flotte de taxis était encore limitée.

Au milieu des années 80, le gouvernement chinois a encouragé l'achat de véhicules dans le but de soutenir l'activité économique, de permettre l'expansion des flux commerciaux et de percevoir d'importantes rentrées fiscales. L'achat et l'utilisation d'une voiture, considérée à cette époque comme un bien de luxe, était encore sévèrement restreint au niveau national et régional par des taxes et des droits dissuasifs. L'automobile était un symbole de richesse et de puissance tant au niveau national qu'au niveau individuel.

En juin 1994, la politique industrielle du gouvernement a mis la priorité sur la revitalisation des industries manufacturières, considérées comme les piliers de l'économie nationale, à savoir le secteur automobile, la machinerie, l'électronique, la construction et la pétrochimie. Le mois suivant, "la politique industrielle du secteur automobile" était promulguée et statuait sur la gestion de capitaux étrangers dans le secteur. En 1998, les autorités chinoises ont choisi une politique favorisant l'achat des véhicules particuliers. Elles ont notamment diminué le taux d'intérêt des emprunts et réduit l'importance des droits et taxes. L'engouement pour l'acquisition d'une voiture particulière se concrétise chez les citadins disposant d'un revenu et d'une épargne suffisamment élevés.

Su Hui, directeur général

Marché automobile de Yayuncun de Beijing

"Nous avons vendu plus de 10 mille véhicules en 1996. Cette année, ce chiffre atteindra entre 50 et 60 mille. En 10 ans, nous avons vendu un total de 400 mille véhicules, soit un chiffre d'affaires de près de 40 milliards de yuans, qui réflète la croissance rapide du secteur automobile chinois. Les ventes de voitures particulières représentent 95% du total".

En 2000, un engagement en faveur de la consommation automobile pour le développement économique national est clairement défini dans le 10e plan quinquennal, qui prévoit le développement de la période 2001-2005. L'incitation à l'achat se fait également au niveau du financement du véhicule: les emprunts pour les achats d'automobile sont facilités par le gouvernement, de nouvelles lois sont promulguées permettant aux banques de prêter jusqu'à 90% du prix d'acquisition du véhicule, au lieu des 80% précédents. De plus, les producteurs d'automobile peuvent à présent offrir des services financiers à leurs clients. En 2002, un quart des achats d'automobiles était financé par des prêts. Les autorités souhaitent voir augmenter ce chiffre qui atteint 80% aux Etats-Unis.

Cho Jai-il, directeur

Département du contrôle de processus, Beijing Hyundai Motor

"Au sein du marché chinois, l'offre automobile dépasse actuellement la demande. Cependant, le système d'achat automobile à crédit doit se perfectionner dans le pays pour résoudre ce problème. En Corée du Sud, par exemple, l'achat automobile à paiement échelonné est très ordinaire. Actuellement, les ventes à crédit sont réalisées en Chine par la coopération entre producteurs et opérateurs. Mais en raison de l'insuffisance du financement et des remboursements à long terme, l'envergure ne peut pas s'étendre. En tirant profit des expériences des pays développés, et avec la promulgation des lois, l'achat automobile va se développer en Chine. En résumé, acheter des véhicules à paiement échelonné est la seule voie à suivre par l'industrie automobile chinoise. Les autorités chinoises doivent encourager ce système."

A mesure que se développe l'industrie automobile chinoise, des éléments négatifs liés à la motorisation apparaissent: l'occupation de l'espace, c'est à dire le manque de parkings, la pollution atmosphérique, le gaspillage de l'essence et les embouteillages fréquents.

Tout d'abord, la congestion et l'occupation de l'espace. Par exemple, le réseau routier de la capitale Beijing est voué à une saturation très rapide. Le développement d'un système efficace de transport motorisé en agglomération ne peut suivre celui du parc automobile. Chaque année, le taux de croissance de construction de routes est de 3% à Beijing alors que le parc de véhicules augmente de 12%. Ainsi, en 1986, la capitale chinoise comptait 270 mille automobiles, et la superficie totale de ses voies urbaines était de 21,5 millions de mètres carrés. En 2000, le nombre d'automobiles est passé à 1,6 million, soit 6 fois plus, tandis que la superficie des voies n'avait pas même doublé.

Pourtant les autorités municipales de Beijing ont concentré leur action en matière de transport sur les infrastructures routières, mais les habitants connaissent toujours les embouteillages sur les routes.

La qualité de l'air en Chine dans les villes est également un problème majeur. Selon le World Resources Institute, parmi les 10 villes les plus polluées du monde, 9 sont chinoises. Les gaz d'échappement automobile sont les principaux responsables de la présence dans l'air des oxydes d'azote, du monoxyde de carbone et des hydrocarbures. La pollution due au transport, dans les grandes villes connaissant des taux de motorisation croissants, est la plus préoccupante. Elle pourrait croître très rapidement si le parc automobile n'améliore pas son rendement énergétique et ses performances sur le plan de l'environnement. La Chine a établi des normes pour lutter contre les émissions polluantes des véhicules.

Par ailleurs, la consommation d'essence par véhicule en Chine est équivalente à celle des véhicules américains au début des années 80. L'augmentation du nombre de véhicules particuliers en Chine modifie énormément la demande énergétique à l'intérieur du pays et sur les marchés mondiaux. La consommation d'énergie destinée au secteur routier a augmenté de 10% par an au cours de la dernière décennie.

Les réponses apportées par les autorités à tous ces éléments négatifs se situent au niveau de la pollution, de la dépendance vis-à-vis du pétrole, en favorisant l'utilisation du gaz naturel, du changement climatique, ainsi que de l'occupation de l'espace. Les décideurs chinois tentent de réduire ces problèmes engendrés par le développement du transport individuel motorisé du pays.

Li Shan, CCTV.

Rédacteur: Baiyun  Origine:CCTV.com

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